Le réemploi sur l’Autre Soie

Il a été décidé dès le début du programme de faire du réemploi et de l’économie circulaire un objectif ambitieux et quantifié dans la manière de construire. La démarche de réemploi est  intégré dans la volonté de conserver et de valoriser les éléments des bâtis le plus possible dans leur état initial.

Le bâtiment patrimonial a ainsi été conservé. Il a subi une restauration lourde, tout en conservant et respectant son histoire et son lien au quartier. La volonté étant de ne pas détruire ce qui a existé, mais de rénover avec une nouvelle façon de voir les choses.

Les façades, la modénature historique du bâtiment, l’escalier monumental au centre du dispositif de symétrie, les deux escaliers secondaires aux extrémités sud du bâtiment, les garde-corps, la toiture, les menuiseries acier simple vitrage, le sol terrazzo ou encore à certains endroits les murs bruts ont été conservés et valorisés.

D’autres éléments issus du site ont été déposés, stockés et reposés dans l’édifice à un autre endroit : les passerelles métalliques déplacées pour franchir le jardin, les portes transformées en tables, les dalles, radiateurs, lavabos et chemins de câbles réutilisés,  le béton des façades de la tour découpé en dalles pour la terrasse du restaurant (avec la fresque conservé en l’état)…

Il a également été fait recours à des ressources externes au chantier : 2000 m² de plancher en chêne provenant de logements sociaux de Croix-Luizet ont été reposés dans les logements étudiants, les salles de bain et cuisines ont quant à elles bénéficiées de faïences issues de la démolition d’une usine en région stéphanoise.

Les anciennes classes de l’IUFM ont été en partie conservées avec le bâtiment L’Eventail (lien), les clôtures extérieures ont rejoint la salle de concert La Rayonne, les passerelles restantes relieront les deux bâtiments de « La Passerelle ».

Un travail en amont

©Lionel Rault

En amont de l’intervention un diagnostic du site a été effectué, permettant d’identifier les matériaux réemployables et leur quantité estimée.

Celui-ci a servi de base à l’établissement d’un protocole de réemploi, stipulant la destination, les moyens de mise en œuvre des différents ouvrages du site. Les éléments ou matériaux de réemploi ainsi identifiés, ont fait l’objet d’une caractérisation, et leur protocole de mise en œuvre décrit. Une vérification normative avec le bureau de contrôle, ainsi que la validation de la part de l’assureur de l’entreprise générale ont confirmé la possibilité de mettre en œuvre ces ouvrages dans le projet.

La forme de la conception-réalisation a rendu possible, la réalisation de tests de dépose, afin de vérifier l’état des matériaux ou ouvrages à l’issue de leur dépose, compatible avec une remise en œuvre dans le projet.

Un espace de stockage a été mis en place à la fois sur le site et dans des entrepôts.

Pour certains ouvrages, une phase de remise en état a été nécessaire en amont de la pose : nettoyage, décapage, réassemblage, re peignage des matériaux. Cette préparation est réalisée soit en amont en atelier par un acteur spécialisé, soit sur le chantier avant la pose de l’ouvrages.