Un site inscrit au patrimoine industriel remarquable TASE

À la tête de nombreuses teintureries de soie naturelle, la famille Gillet décide d’implanter son usine de textile à Vaulx-en-Velin dans le quartier du Carré de soie. Créée en 1924 la SASE (société de Soie Artificielle du Sud-Est) devient la plus grande usine de rayonne (soie artificielle) de la région. En 1935 elle est rebaptisée TASE (Textile Artificiel du Sud-Est).

Le site choisi présente de nombreux avantages : la disponibilité de vastes terrains agricoles, l’approvisionnement en eau dans la nappe phréatique, l’énergie électrique livrée par la centrale hydroélectrique de Cusset, en fonctionnement depuis 1899, la desserte de l’établissement par les voies ferrées des chemins de fer de l’Est.

Elle accueille jusqu’à 3 000 salariés à la veille de la crise économique de 1929.

Autour de l’usine, un ensemble urbain remarquable est créé, dans la logique du paternalisme ouvrier, associant cités-jardins pour loger des employés, commerces et équipements.

À l’est, sur 8 hectares, la grande cité TASE propose aux ouvriers 491 logements répartis dans 20 immeubles de 4 étages. Au sud de l’usine, la petite cité loge employés, contremaîtres et cadres dans 97 villas pavillonnaires.

En 1926, sur un site situé à l’opposé des grandes cités, un bâtiment est construit afin d’accueillir 300 jeunes travailleuses de l’usine confiées à la garde des soeurs de Saint-Sauveur de Niederbronn. Ce bâtiment prend alors le nom de «Foyer Jeanne d’Arc», il correspond au bâtiment patrimonial qui a fait l’objet d’une rénovation d’ampleur sans précédent dans le cadre du projet l’Autre Soie dont il prend le nom.

En 2003, les cités de la TASE sont inscrites au patrimoine du XXème siècle par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles). L’usine TASE est, quant à elle, inscrite au titre des monuments en 2011. Par cette inscription, c’est la qualité de l’ensemble du complexe urbain et industriel qui est mis en lumière et protégé.

© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel ; © Ville de Lyon – Halitim-Dubois Nadine